L' ÉCRIVAIN OUBLIÉ : JOHANNÈS THOMASSET

L'auteur est oublié, du moins du grand public. Mais ses lecteurs fidèles ne l'oublient pas. Preuve ? à chaque fois qu'un de ses ouvrages est réédité, il est rapidement épuisé et il est extrêmement difficile de les acheter, même d'occasion. Mais qui est donc cet auteur maudit ?

De son nom véritable Jean-Jacques Thomasset, il a signé la plupart de ses ouvrages du pseudonyme de Johannès Thomasset. Il est né le 26 octobre 1895, en Saône-et-Loire, sur la commune de Blanzy, au pied du vieux château médiéval du Plessis.

Vieille famille locale, les Thomasset étaient de petits propriétaires aisés. Son père était membre de la Société d'Histoire Naturelle de Saône-et-Loire et le jeune Jean-Jacques suivit ses traces. Il se passionne pour la paléontologie et les sciences naturelles. Il n'a que 15 ans quand il publie ses premiers articles sur les fossiles du bassin de Blanzy. Il se passionne également pour la poésie et publie ses premiers recueils. Ses brillantes études le conduisent au professorat et il est nommé aux collèges de Romans et d'Autun, puis aux lycées de Roanne et nevers. Il obtiendra même le titre de docteur par une thèse soutenue à la Faculté des Sciences de Paris.

Jean-Jacques Thomasset devient également un archéologue renommé. Avec le Docteur variot, il est l'un des premiers fouilleurs du Camp de Chassey (Saône-et-Loire) et, par l'étude scientifique des tessons recueillis, invente le mot de '"chasséen" qui désignera dorénavant cette culture préhistorique. Il étudiera également d'autres sites moins connus, comme celui d'Oudry.

A la fin des années 1920, un changement se produit graduellement dans sa production intellectuelle. Il abandonne petit à petit ses travaux scientifiques et se consacre de plus en plus à la littérature régionaliste. Il fait partie du "Cep Burgonde", cercle poétique créé et littéraire fondé en 1912 par Gustave Gasser et dont l'objectif est la célébration de l'identité bourguignonne. La première publication de Thomasset rend hommage au duc Charles le Téméraire : il s'y livre à la dénonciation du centralisme français qui détruit les régionalismes ancestraux. Il abandonne l'enseignement et s'installe dans le village de Saint-Gilles où il devient propriétaire agricole et écrivain.

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